※ I participate in Le Retranchement, collective exhibition proposed by Stéphanie Moisdon & Valentin Carron, with the support from ÉCAL at Martigny Manor (Place du Manoir, 1).
LE RETRANCHEMENT • VALENTIN CARRON
Sous la forme originale d’une carte blanche confiée à Valentin Carron par le Manoir de la Ville de Martigny, ce projet s’est développé autour des enjeux collectifs des artistes impliqués dans la formation European Art Ensemble. À partir d’un processus actif de discussion, il s’agissait de penser la réalité d’une exposition de groupe aujourd’hui, ses risques, ses conventions et ses promesses.
Profondément inspirée par le contexte unique du Manoir, l’histoire de ce Retranchement est celle d’une enquête, d’une errance qui mène à travers les nombreux espaces délaissés de la demeure à l’apogée de la chambre 11. Une énigme, faite de vides, de courants d’air, de sensations d’art, d’architecture, de littérature qui aboutit à l’étrange apparition de tous ces objets retranchés, forcés à cohabiter. Ce retranchement est aussi l’histoire d’un ballet mécanique, l’exposition étant amenée à se déplacer dans le manoir sur toute sa durée.
Au cœur de ce dispositif, Valentin Carron intervient sous une forme réflexive, à travers un agencement qui ne cherche pas à se définir, entre la sculpture et la scénographie, du lien à la séparation.
Les propositions des étudiants embrassent pratiquement tous les champs de l’art contemporain, souvent avec humour et poésie. Jonathan Naas rend ainsi hommage à un groupe de Doom Metal par le biais d’un wallpainting. Grégory Corthay promène Eliot, son chien, au gré du temps et de son humeur. Agnès Ferla réalise in situ un monochrome de 14 m2. Sylvain Croci-Torti peint au spray acrylique une toile qui suscite l'énergie d'un riff de guitare de J. Mascis, voire la rencontre d'un bonbon Mentos et d'une bouteille de Coca-Cola. Natacha Steiner utilise des supports en bois pour réaliser des pièces en 2D ou 3D sur lesquelles elle grave, colle ou peint. Cécile Mestelan propose une photographie numérique représentant une chambre, évoquant l'occupation passée. Kyung Roh Bannwart présente une série de dessins à l’aquarelle et une maquette architecturale de l'idée initiale de l'installation qu’elle voulait construire. Matthias Gabi travaille avec des photographies achetées à des banques d’images et qui font appel à des stéréotypes universellement établis. David Weishaar s’est penché sur l’iconographie de la tapisserie de chasse. Tarik Hayward joue de la batterie avec des baguettes modélisées à partir de ses tibias. Sami Benhadj apprend les rudiments de la composition de peintures abstraites. Eric Emery s’intéresse aux ronds-points de Martigny. Benjamin Husson réalise une girouette pour la tour du Manoir. Emil Michael Klein esquisse sa jeunesse passée à Ernen. Andrzej Urbanski produit des peintures à partir d’informations recueillies dans la publicité, l’architecture, le paysagisme, la mode et les médias. Christophe Sarlin fera courant d’air. Guy Meldem, qui a conçu l’affiche, érige une colonne reconstituée. Matthias Sohr utilise trois écrans LED dont la disposition limite la réception de l’information.